stan mosley

No Soul No Blues“. A quoi faut-il s’attendre ? Que les amateurs de blues et de soul soient rassurés. Effectivement, malgré un titre en forme de trompe-l’oeil, le nouvel opus de Stan Mosley sent bon l’école Southern Soul ou Deep Soul et les notes bluesy. Ouf ! Finalement, bien que réduits comme peau de chagrin, les albums de soul sudiste ont donc toujours de quoi ravir les nostalgiques de l’époque de Johnnie Taylor ou de Bobby Womack.  Originaire de Chicago (né en 1952) et installé aujourd’hui à Houston TX, Stan Mosley, en s’engageant avec Dialtone, semble avoir décroché la timbale avec un retour sur le devant de la scène retentissant. On se souvient de sa série d’enregistrements pour Malaco Records dont le remarquable « The Soul Singer » (1998) et plusieurs albums pour Mardi Gras Records, CDS et Double Duo.

Lorsque le présent album est sorti tout chaud du Wire studio, Eddie Stout, le patron du label Dialtone à Austin TX qui l’a enregistré et produit ne tarissait pas d’éloges, “les Japonais ont dit que ce disque sonnait si bien qu’ils ne pouvaient pas attendre plus longtemps pour le sortir, je suis d’accord, c’est l’un des meilleurs sons que j’ai produits”.(Pour info, le label japonais P-Vine a édité  une version avec deux bonus par rapport à la version texane, voir ci-dessous). Ce nouvel opus mettant en vedette la voix profonde et gorgée de soul de Stan Mosley est sublimé par les frères Moeller fidèles et habiles accompagnateurs d’Eddie Stout. Lequel s’est assuré, comme souvent, le soutien des Texas Horns, la section cuivres texane des indispensables Kaz Kazanoff, John Mills et Al Gomez et auxquels se sont greffés Anthony Farrell aux claviers et Mike Archer à la basse. L’osmose entre ces musiciens de haut vol est alors immédiate.L’entame est torride avec le très funky “I’m Back To Collect” du regretté Bill Coday et “Blues Man (No Soul, No Blues)”. La rencontre du Blues et de la Soul donne le frisson à l’image de “Loosing Hand”, de l’immense Little Milton.

“What You Need” permet de reprendre quelque peu ses esprits avec un rythme slow down du meilleur effet. Dans ses habits de lumière, surgit alors la diva louisianaise Crystal Thomas qui interprète deux titres : le premier, “Stomp” (d’un certain Wilson Pickett) et le second  dans un duo au sommet  avec Mosley pour chanter le standard “I Can’t Get Nex To You” (ex Temptations et Al Green). Bonne pioche avec “Right Next Door (Because of Me)”,  que les fans de Robert Cray ne manqueront pas de reconnaître, mais aussi une superbe et novatrice version de “I Smell A Rat” du Loup Blanc avec l’orgue hammond B3 aérien d’Anthony Farrell.

L’album se poursuit avec deux autres titres soul à tempo mi-rapide “Change Of Heart” et “Woman Needs To Be Loved”.  La session Dialtone s’achève alors avec “Undisputed Love” aux accents bluesy.  Ajoutons que la version japonaise de l’album chez P-Vine  propose deux autres titres dont le gospélisant “This Train” et le non moins remarquable “You Need Love”, interprété naguère par Muddy Waters. Titre qui fut composé par l’immense Willie Dixon dans le répertoire duquel les musiciens de la cité des vents continuent de largement puiser pour le plus grand bonheur des fans. On est donc impatient de (re)voir Stan Mosley au prochain festival de Lucerne en novembre pour se replonger dans l’atmosphère très rhythm & blues des fantastiques années soixante ! Un album tout bonnement exceptionnel.

Philippe Prétet

 

 

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